Prise en flagrant délit de désintérêt pour le Parlement européen par M6, Rachida Dati accuse Internet :
«Je trouve donc malheureux ce buzz et cette polémique, encore, qui est faite sur le net», déclarait l'eurodéputé UMP sur Europe 1 après que l'extrait du reportage de l'émission 66 minutes la montrant en train de se plaindre du trop plein de boulot au Parlement de Strasbourg et de se plaindre d'être obligée de faire «la maligne» pour les journalistes.
Car, dans chacune de ces affaires, deux qualités du web ont gêné les politiques : sa mémoire et sa viralité. Contrairement à la télévision, qui projette un flot d'images ne laissant qu'un souvenir approximatif, Internet capte les contenus et les déclarations sans en oublier une virgule. Pire : il les fait circuler par les réseaux sociaux, les offrant au débat, nourrissant le buzz... Bref, difficile de planquer ses bourdes sur Internet !
Las, en tentant de s'offrir une image moderne par l'usage du web, l'UMP montre un amateurisme révélateur de son peu de foi dans ce support : alors que le parti avait déjà du payer quelques dizaines de milliers d'euros pour avoir utilisé sans prévenir les auteurs une chanson du groupe MGMT, les Jeunes populaires ont trouvé le moyen d'enregistrer leur lipdub en choisissant «par erreur» une chanson dont ils n'avaient pas les droits ! Non content d'avoir garanti une humiliation durable aux ministres ayant joué les Claudettes, les jeunes se sont montrés incapables d'appliquer les principes qu'ils prétendent défendre avec la Hadopi !
Et quand Frédéric Lefebvre reprend un article du site Slate sans l'autorisation de ses auteurs, la question se pose de savoir si l'UMP a compris l'un des principes de base du web : l'identité numérique ! Un parti qui pirate alors qu'il prétend lutter contre le piratage, dont les cadres profèrent des crétineries puis mentent en disant ne jamais les avoir prononcées ou encore accuse les internautes de le calomnier... Une sacré e-réputation qui risque bien de lui peser comme un boulet à l'approche d'une élection présidentielle que Nicolas Sarkozy veut aussi gagner sur Internet.
source Marianne
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